Premières crises de nerfs
Dans la série bizutage, je demande la réunion des parents d'élèves !!!
Jour de rentrée achevé, voici la réunion de parents à 19 heures. Retour à la maison, vite la douche et on doit repartir pour être à l'heure. Juste le temps de faire avaler à Titechérie un babybel (le deuxième et dernier terminera sa course sous un meuble, mais on ne sait pas lequel), et hop.... en route pour l'école.
Ah si seulement c'était aussi simple!!
C'était sans compter sur la fatigue de la première journée d'école. Me voici répétant 15 fois la même chose, sans obtenir de réponse ou de réaction autre que.... des conneries sur conneries. Et le ton déjà monté dés la récupération à la sortie de classe fait monter la moutarde au nez d'une maman qui se sent légèrement dépassée.
Vite vite vite vite....... ne pas arriver en retard.
Vite vite vite vite....... se rhabiller.
Vite vite vite vite..... et voici MamSolo qui imite Chewbaca et qui crie, Titechérie qui se met à pleurer, et Mam qui s'effondre en larmes à son tour.
L'envie de tout faire valdinguer, la rage de l'impuissance face à une gamine de 6 ans qui ne comprend pas pourquoi la soirée ne se déroule pas comme ELLE l'entend.
Et sur le bout de la langue la perfidie qui pointe son nez :
"ce n'est pas ma faute si ton con de père nous a laissé tomber"
Mais ça bien sur, ce sont des mots fermés à clé. Ils ne sortiront pas. A peine pensés, ils sont déjà regrettés.
Non ma Titechérie, ton père n'est pas un connard. C'est juste un papa qui t'aime mais qui est malheureux avec maman.
Non ma Titechérie, si ta maman pleure, ce n'est pas de ta faute..... c'est juste tant et tant de fatigue, de tristesse, de frustration, de sentiment d'abandon, de peurs de ne pas y arriver....
Alors nous avons fini dans les bras l'une de l'autre, à s'excuser, à se consoler mutuellement.
Le coucher fut tardif et difficile, le réveil ce matin tout autant.
Et ce soir, rebelote.
A peine sortie de classe, tu cries, tu piailles, tu exiges.... et moi, je ne parviens pas à être patiente, à conserver mon calme. Parcequ'au dedans de moi, ça crie aussi tout autant que pour toi.
Alors j'ai expliqué que j'était fatiguée, épuisée, triste à en mourir. Alors j'ai demandé "sois un peu grande s'il te plait, aide moi, je ne peux pas tout faire toute seule", culpabilisant aussitôt face à ma titoune qui se remet à chouiner :
"Mamaaaaaaaan, je voudrais encore être un bébé, parceque c'est trop dur la vie"
"papa te manque? "
"je ne te le dis pas sinon tu vas encore pleurer"
"mais non, ne t'inquiète pas, dis moi ce que tu as sur le coeur...."
"Je ne veux pas que tu le dises à tout le monde, que papa est parti....."
Bon dieu de merde de bordel de pipe en bois!!!!!!
J'en pleure d'écrire ces phrases. J'ai l'impression de ne pas être à la hauteur.
Et pendant que papa se reconstruit loin de nous, j'ai l'impression de me noyer dans mes larmes. Une maman, ça ne suffit pas.
Il suffirait pourtant d'être forte seulement quelques heures par jour pour ne pas laisser paraître ma douleur, et même ça, j'y arrive pas.
C'est dur de ne plus avoir de soutien. Dur de ne plus avoir de relai. Dur d'affronter seule les questions, les crises, les larmes, les peurs.
Aussi imparfait est il, j'aime le père de ma fille. Je l'aime bordel. Mais, c'est fini. Bien finit. Nous étions un bon couple parental, un couple amoureux béquilleux... mais un couple face à la vie. L'amour ne suffit pas.
Mega constat et grosse tarte dans la tronche.
En attendant, demain c'est mercredi. De quoi chérir ma bien aimée, du temps pour l'aimer et la cajoler, faire du shopping tant qu'il reste des sous, rire entre filles..... et prier pour qu'il n'y ait pas trop de courses contre la montre.